INTERVIEW – Iris Mittenaere, 22 ans, étudiante en chirurgie dentaire, vient d’être élue Miss France 2016. Rencontre avec cette « fille des champs » qui a participé « par hasard » au plus célèbre des concours de beauté.
Quand on a 22 ans, on rêve d’être Miss France ?
Je les ai longtemps idéalisées. Les Miss incarnent l’élégance et le glamour. Je le suis devenue par hasard. Ma commune de Bailleul manquait de candidates pour Miss Flandres. On m’y a inscrite. Il faut du courage pour se présenter à une élection. On est jugée sur son physique mais aussi sur ce que l’on dit, ses opinions, ses aptitudes intellectuelles. D’un seul coup, je me retrouve de l’autre côté. Je le mesure dans le regard que les petites filles portent sur moi. C’est le même que j’avais, il y a peu encore, quand j’ai rencontré Camille Cerf, dont j’ai hérité l’écharpe.
« Petite, j’ouvrais le ventre de mon nounours pour l’ausculter »
Quelle petite fille étiez-vous?
Je suis une vraie fille des champs. Les champs de betteraves, ceux de maïs, où l’on se fabriquait des labyrinthes, sont les paysages de mon enfance. Je m’amusais dans la boue, je faisais des cabanes, je tirais à l’arc avec mes grands frère et sœur. Je recueillais des petits chats abandonnés et je jouais à la Barbie.
D’où vous vient cette passion pour la chirurgie dentaire?
J’ai toujours été curieuse du corps. Petite, j’ouvrais le ventre de mon nounours pour l’ausculter. J’ai eu la chance d’avoir un dentiste très pédagogue. Il m’expliquait tout, j’aimais cette relation médecin-patient. La bouche est un endroit très particulier. On accède à l’intimité de la personne. Les dents disent tout, la timidité, les complexes, l’épanouissement. Avoir de belles dents, c’est ne plus craindre de sourire. Mais on peut aussi choisir de se faire des dents de vampire.
Source : Le JDD