Clémence Botino, une Miss à l’Unesco : elle lève enfin le voile sur son nouveau prestigieux travail.

Ce mystérieux « nouveau travail » qu’elle évoque à demi-mot sur ses réseaux sociaux depuis quelques semaines mérite enfin un joli coup de projecteur. Il faut dire que Clémence Botino a décroché un job prestigieux, au service de l’UNESCO.

Elle défile dans les couloirs en tailleur short blanc et passe une tête dans chaque bureau pour saluer ses collègues. Il faut dire que ça fait déjà deux mois que Clémence Botino s’intègre… dans le plus grand secret. Maintenant qu’elle a pris ses marques tranquillement, elle peut enfin lever le voile sur sa nouvelle vie de conseillère en communication digitale pour la Commission nationale française de l’UNESCO.

Il y a cinq ans qu’elle a été élue Miss France et, l’année dernière encore, la jolie Guadeloupéenne tentait sa chance au concours Miss Monde. Mais les concours de beauté sont désormais derrière celle qui a malheureusement gagné l’écharpe de « Miss Péripéties », entre une élection Miss France covidée, un appartement de fonction incendié et une participation à Miss Univers confinée. Autant de mésaventures qui lui font savourer aujourd’hui ce qui pourrait être l’une des plus belles reconversions de Miss France…

Paris Match. Parlez-nous de ce nouveau poste, en quoi consiste-t-il exactement ?
Clémence Botino.
J’ai eu la chance de rencontrer le secrétaire général de la Commission Alexandre Navarro à la fin de l’année 2023 et on a trouvé des convergences, entre leurs besoins et mes compétences. On s’est rendu compte que je pouvais les aider sur la communication digitale, que j’avais plein d’idée pour éveiller l’intérêt de la jeunesse sur tout le travail que fait la Commission avec l’Unesco. Je n’ai pas forcément de formation en communication mais j’ai appris sur le tas, grâce à mon expérience en tant que Miss France. J’ai envie de mettre ces compétences au service d’autre chose que mon image personnelle. Après plusieurs rendez-vous et discussions, on a construit un projet et on s’est mis d’accord sur ce poste, qui n’existait pas jusqu’alors. Je suis donc la première.

Quelles sont vos missions au quotidien ?
Je dois avant tout animer les réseaux sociaux, aussi bien Facebook, Instagram que LinkedIn. Je dois gérer la production de contenus, donc la prise d’images lors d’événement, l’écriture des posts… Il y a aussi les relations avec la presse pour aider la Commission à avoir plus de visibilité sur ses projets, aussi bien en France, qu’en outre-Mer ou à l’international. Je vais aussi organiser des événements. Je réfléchis déjà à ce qu’on pourra faire pour fêter les 80 ans de la création de la Commission l’année prochaine, j’imagine déjà un gala ou une exposition.

Est-ce que s’est posée à un moment donné la question de la légitimité ?
J’ai eu un petit moment de vertige en arrivant au bureau, en réalisant que c’était concret. C’est toujours pareil, on a envie de quelque chose, on fait tout pour y arriver et une fois qu’on y est, on se demande si c’était le bon choix, si on a les épaules. C’est normal de s’interroger, j’ai été Miss France il y a quelques années mais je n’ai que 28 ans et j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’ai la chance d’être guidée par tous les gens de la Commission. On m’a donné ma chance en s’intéressant à l’ensemble de mon parcours, que ce soit l’expérience Miss France, mes études d’histoire de l’art, mon travail sur les réseaux sociaux, mon média culturel… Ce sont tous ces aspects de ma vie qui m’ont permis d’en arriver là.

Vous avez lancé votre média culturel Arthéphile il y a moins d’un an… c’est déjà fini ?
Ce n’est pas terminé mais ça va faire beaucoup de choses à gérer pour une seule personne. Je me souhaite d’avoir un jour une équipe pour m’aider (rires). Donc je vais devoir ralentir un peu l’activité d’Arthéphile, mais on va tout de même travailler avec la Commission et créer des contenus en commun.

Vous êtes diplômée en histoire de l’art, vous disiez vouloir devenir conservatrice au moment de votre élection à Miss France 2020… D’où vous vient cette passion pour l’Histoire et le patrimoine ?
Bonne question. Je pense que c’est avant tout le côté humain qui me plaît. Les gens, leurs histoires, leurs souvenirs, leurs objets, ça me nourrit. J’apprends, je crée du lien et ça donne du sens à ma vie. Je veux toujours mettre de la profondeur dans ce que je fais et mes proches me disent parfois de lâcher un peu… Mais c’est plus fort que moi, je veux toujours de l’humanité dans mes échanges.

Donc vous n’êtes pas forcément la nouvelle Stéphane Bern, la porte-parole du patrimoine français…
Je suis plutôt porte-parole des gens qui, au sein de l’Unesco, oeuvrent en faveur de la jeunesse, pour transmettre la paix aux nouvelles générations à travers la culture, l’éducation, l’environnement, les sciences… Tout pour être de meilleurs humains. Cette démarche est très sincère et très sensible.

Qui dit nouvelle vie au sein d’une institution, dit nouveau look ?
Je me le demande justement ! En rentrant de ma première journée, je me suis dit qu’il fallait que j’aille m’acheter des vêtements, des chaussures… Il me faut plus de blazers (rires). Mais je veux rester qui je suis.

Donc il restera un peu du style glamour Miss France ?
Je reste une personnalité publique et je continue à participer à des événements, donc il y a toujours du glamour. Je n’y renonce pas !

Vous avez gardé le secret sur ce nouveau poste pendant près de deux mois. Est-ce que vous avez quand même pu partager la bonne nouvelle avec vos proches ?
J’ai eu besoin de leur dire ce que je faisais. C’était une situation particulière, j’avais l’impression d’avoir un travail fantôme. Ça fait six ans maintenant que je suis une personnalité publique et ne pas parler de ce qui se passe dans ma vie professionnelle… J’étais comme un fantôme dans ma propre vie. En même temps, ça m’a aussi permis d’avoir le temps de m’adapter à mon nouvel environnement, de prendre mes marques et de faire connaissance avec mes nouveaux collègues.

Comment ça se passe avec eux ?
En deux mois j’ai eu le temps de m’intégrer. Dès le premier jour, les gens ont été bienveillants. Mon premier jour, j’étais si inquiète de savoir où et avec qui j’allais manger ! C’est mon premier travail dans un bureau, donc c’est la première fois que j’ai des collègues, que je vais à la cantine, que j’ai des réunions et des points de début de semaine… Je dois m’habituer à tout ça.

Est-ce qu’on vous parle beaucoup de votre vie de Miss France ?
Pas vraiment. Il y a eu une démarche plutôt respectueuse de ne pas me parler directement de tout ça. J’ai été accueillie comme une personne de l’équipe à part entière. En arrivant, je ne savais pas qui était au courant. C’est presque plus simple si les gens sont au courant et ne m’en parlent pas. Je préfère ça à ceux qui viennent me voir pour s’excuser de ne pas l’avoir su avant.

Est-ce que vous aviez hâte d’entamer cette nouvelle vie post-Miss France, cinq ans après votre règne ?
Complètement. J’avais surtout hâte de trouver ma voie au-delà des concours de beauté. Ces dernières années j’ai semé des graines, certaines ont poussé, d’autres ont arrêté ou n’ont pas pris. Aujourd’hui je me rends compte aussi du chemin parcouru, de toutes les étapes qui m’ont menée à ce poste aujourd’hui. Il y a un peu d’émotion et d’appréhension à l’idée de commencer cette nouvelle étape de ma vie.

Mais vous avez aussi été choisie pour votre expérience et votre notoriété en tant que Miss France…
Miss France a ce côté populaire, très proche des gens, et on a l’occasion de s’engager pour certaines causes. On devient une communicante en prenant la parole face aux médias ou sur les réseaux sociaux.

Ne serait-ce pas l’une des plus belles reconversions d’ancienne Miss France, la plus prestigieuse peut-être ?
L’attente après l’année Miss France est pressurisante, surtout sur les réseaux sociaux. On signe un CDD pour un an, donc quand ça se termine, on a besoin de travailler. Il n’y a pas de parcours parfait après Miss France. On est toutes différentes et chacune vit ce qu’elle a envie de vivre après. Combien de fois on vient me dire, « Oh, elle je l’aime parce que, elle je ne l’aime pas parce que… ». Je ne comprends pas pourquoi les gens ont besoin de nous parler des autres Miss France, de nous comparer. Il faut réussir à se détacher de ça et c’est encore un processus en cours pour moi.

Est-ce que « l’après » était plus facile à vivre avant ?
J’ai déjà posé la question à certaines des Miss élues dans les années 1990, comme Sophie Thalmann. Connaissant ma personnalité, je pense que j’aurais été plus épanouie si j’avais été élue avant les réseaux sociaux. Ça nous ajoute un travail supplémentaire. Une ancienne Miss France rentrait chez elle le soir, elle n’avait pas de Story Instagram à faire de sa journée. Elle n’avait de lien à entretenir avec sa communauté.

Mais sans cette activité sur les réseaux sociaux, vous n’en seriez peut-être pas là aujourd’hui…
Ça m’a ouvert des portes oui. Si je n’avais pas pu gagner ma vie en tant qu’influenceuse ces dernières années, je n’aurais pas pu monter un seul de mes projets, que ce soit Arthéphile, mon gala de charité, mes études, certaines choses que j’ai pu faire en Guadeloupe… Avant les réseaux sociaux, il était peut-être plus difficile de trouver un travail après Miss France, les seules voix qui s’offraient à elles étaient le mannequinat ou l’animation télé.

Les voix des Miss France se font de plus en plus entendre…
Avant, je doute qu’ils étaient aussi intéressés de connaître l’avis de Miss France sur tel sujet de société ou tel sujet politique. Désormais on a envie de savoir, parce que les dernières élues comme Diane (Leyre), Eve (Gilles) ou Angélique (Angarni-Filopon) ont réussi à imposer leur voix et leur vision au-delà de leur beauté physique. Quand je vois les dernières promotions, avec les candidates qui arrivent avec tout un storytelling bien précis, une opinion affirmée, qu’elles arrivent à porter même le soir de l’élection… Mais il faut aussi pouvoir assumer.

Source : Paris Match
📸 PATRICK FOUQUE/PARIS MATCH

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